Pascal Speter

Réaction aux élections régionales et départementales.

Les élections régionales et départementales qui viennent de livrer leur verdict sont tout d’abord une déception démocratique. Aucune force politique ne peut se réjouir de la désaffection des urnes.

J'ai d’ores et déjà fait un certain nombre de propositions par le passé et je continuerai à animer ce débat décisif pour notre démocratie. La réponse doit être certes technique mais également politique par les idées et l'incarnation d'une volonté citoyenne.

À Trets seuls 36,74% (départemental) et 36,70% (régionale) des électeurs inscrits se sont déplacés.

Ce qui représente pour Béatrice Bonfillon et Arnaud Mercier que 21% d’électeurs Tretsois et pour Renaud Muselier que 19%. Cela pose une véritable question sur la légitimité réelle des élus sur le territoire.

Si beaucoup d’élus ne sont élus avec très peu d’électeurs, leurs opposants perdants en ont rassemblé nécessairement encore moins. Celui qui est arrivé deuxième n’est évidemment pas plus légitime que celui est arrivé premier, et c’est pourtant souvent le perdant qui dénonce la légitimité du gagnant.

La classe politique dans son ensemble, tous partis politiques confondus, devra réellement se poser des questions dans les semaines qui viennent pour essayer de comprendre les raisons de ce désamour. 

Il faut sans doute y voir la convergence d'une multitude de facteurs : le sentiment des "tous pourris", le cumul des mandats qui a rompu le lien entre les élus et leurs administrés, le sentiment que les élus ne sont là que pour se remplir les poches et faire profiter la famille et les amis d'avantages que le commun des mortels ne connaîtra jamais, les promesses jamais tenues, les revirements de politique en plein mandat, le quinquennat catastrophique d’Emmanuel Macron, ... 

Les raisons sont nombreuses mais ne doivent pas empêcher les élus de procéder à un véritable examen de conscience et sans concessions. Le chemin est encore long avant que l'on ne réconcilie les citoyens et leurs élus. 

Il y a un problème de légitimité des élus certes, mais aussi un problème de légitimité des institutions, de leur capacité à mettre en œuvre l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme "La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse"

Or, la majorité des habitants d’une ville comme la nôtre, ne sont pas en situation de "concourir personnellement" à la prise de décisions. Ainsi à Trets, ville de 11176 habitants et 8325 électeurs, le maire a été élue en 2020 avec 2121 voix sur 4591 votants.

Je soumets 10 propositions :

  1. Automatiser le changement d’inscription sur les listes électorales lors d’un déménagement.
  2. Introduire le vote par correspondance.
  3. Introduire le vote par internet.
  4. Introduire la proportionnelle à un tour pour toutes les élections.
  5. Reconnaissance du vote blanc.
  6. Généraliser les conseils municipaux des jeunes dans les communes de plus 5000 habitants et l’inscrire dans la loi.
  7. Créer une application électorale qui permettrait à chacun de vérifier son inscription électorale et pour avoir des informations claires.
  8. Mettre en place un service public de transport des personnes en situation de dépendances, le jour du vote.
  9. Rendre le vote obligatoire.
  10. Inscrire dans la loi l’interdiction des cumuls des mandats.
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